lundi 1 septembre 2008

THE LAST SHADOW PUPPETS (Olympia)

La première fois où je vis Alex Turner sur scène, en juillet 2007 aux Arènes de Nîmes, j'eus une appréciation mitigée de sa prestation à la tête des Arctic Monkeys, auteurs à mon sens d'un concert certes bien calibré, mais trop vite expédié, sans ferveur particulière. J'avais même la désagréable sensation d'avoir vu des mômes jouer comme on cachetonne, en donnant le minimum, sans émotion, ne laissant aucune place au hasard. J'étais en quelque sorte assez effrayé de voir ces gosses jouer comme des vieux briscards tous rodés et érodés par le temps, même si avec le recul, je conçois que ce concert était un des derniers de leur longue tournée, d'où une fatigue et une possible envie de passer à autre chose légitimes. Un peu plus d'un an a passé, et notre garçon au talent précoce a eu l'excellente idée, entre-temps, de s'aventurer avec Miles Kane (des Rascals) sur les traces de Scott Walker, Burt Bacharach et autre Divine Comedy pour créer The Last Shadow Puppets. Une pop enlevée, ambitieuse, symphonique qui n'a pas complètement rempli l'Olympia -contrairement au sold out annoncé ici et là-, mais que nos deux lascars ont visiblement pris plaisir à jouer, accompagnés d'un orchestre comprenant seize musiciens pour les cuivres et les cordes. L'heure et quart de concert est vite passée, mais contrairement à l'expérience Arctic Monkeys décrite en introduction, l'énergie était présente, comme la bonne humeur. Il y eut certes quelques imperfections et le duo a même paru désordonné devant leur orchestre, mais ceci contribua à créer une ambiance foutraque pourvue de grands moment sde plaisir. Le galopant "Calm like you" (très John Barry dans l'âme) ouvrit ainsi vigoureusement les battants du saloon, avant que les singles "The age of the understatement" et "Standing next to me" n'apportent l'ivresse espérée. Si le rendez-vous avec David Bowie fut attendu pour la reprise de "In the heat of the morning", celui avec Arthur Lee et Love pour la cover de "Little Red Book" fut aussi beau qu'inespéré, tout comme "Summer Paris" de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra, joliment interprété par Alison Mosshart, empruntée aux Kills pour ce voyage dans le temps qui ramena l'Olympia vers l'âge d'or de la pop sixties. Ne manquait juste que Austin Power pour le Mojo.

Aucun commentaire: